Projet développement durable à Sévigné

Le grand bouc.

lundi 1er décembre 2008, par panda59

Tous les soirs, dans une forêt obscure, des femmes se regroupaient autour d’un grand bouc aux pouvoirs magiques. Chacune, à tour de rôle, demandait au grand bouc d’exhausser un vœux. En contrepartie, elle lui offrait la vie d’une jeune fille au coucher du soleil. Ne pouvant survivre que s’il se nourrissait de jeunes filles, pour ne pas perdre son don qu’il possédait depuis tout petit, le grand bouc exhaussait.

Un beau soir, une femme voulut à son tour exposer sa demande, mais elle ne possédait pas d’enfant. Alors, comme le pays était très, très pauvre et que de très nombreuses gens mouraient dans les rues à cause de famines ou de maladies, la femme s’en alla chercher dans les villes et les coins de rues trois jeunes filles. Les une après les autres, elle les empala sur une sorte de bâton en forme de brochette. La femme, désespérée par l’acte qu’elle devait commettre, emporta les jeunes filles sur le bâton et courut vers la forêt à la tombée de la nuit.

Elle rejoignit vite le grand bouc pour soumettre ses vœux, qui lui étaient très chers et offrit en échange la brochette de jeunes filles. Le grand bouc la dévisagea d’un regard noir et percutant : " Oui ? Que souhaites-tu ?

- j’ai le droit à combien de voeux ?

- Cela dépend du nombre de jeunes filles que tu m’offres...

- J’ai donc le droit à trois vœux.""

Le bouc, qui commençait à perdre patience avala la première jeune fille et lui répondit

" Dépêchez-vous, j’ai très faim !"

La femme regarda le grand bouc tristement : " Mon premier vœux est que la paix soit dans le monde. "

Le bouc affamé avala la deuxième jeune fille.

" Deuxième vœux : que tout le monde vive heureux et très riche et ... euhhhhh ... "

Le grand bouc impatient lui dit " Allez... Dites votre dernier vœux et j’espère que vous réfléchirez bien car ce sera votre dernier ". Il éclata d’un rire moqueur et avala la troisième fille. La femme prit peur et dit rapidement :

" Je souhaite que vous mourriez pour que les jeunes filles grandissent et soient heureuses "

Le grand bouc, très surpris, avait déjà dévoré la jeune femme en une seule bouchée. La nuit passée, le bouc fut trouvé mort sur le sol. La ville et le pays vécurent heureux en tout, et de tous les coins de rue on entendit hurler : " Fin de la malédiction ! "

Francisco GOYA, le Sabbat des sorcières, 1797-1798 (source wikipedia)

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