Il était une fois dans une contrée lointaine un petit bûcheron assez âgé. Il vivait dans une maison au beau milieu de la forêt avec deux de ses femmes et trois enfants. On le trouvait souvent dans les auberges au fond des salles, seul, assis à sa table. Il avait le regard pensif et mystérieux. Il portait constamment un sac qui renfermait une chose assez bruyante. On raconte que cette chose était une créature qu’il aurait trouvé par hasard. En effet, un jour, alors qu’il allait chercher du bois, le bûcheron fut attiré par une lumière verte assez intense. Il s’approcha et vit un petit puits à même le sol, entouré d’arbres d’un vert intense. L’eau était claire et illuminée. Le bûcheron s’approcha pour goûter à cette eau si belle, il tendit la main, se pencha. Quand sa main toucha l’eau, un rire aigu et perçant sortit du puits et l’eau se mit à bouillir, le bûcheron, étonné, fit trois pas en arrière. Il se rapprocha à nouveau et vit dans le fond du puits une ombre de petite taille qui remontait à la surface. Une bête de petite taille surgit du puits et atterrit sur le rebord et se mit à rire. Le bûcheron effrayé recula tout en se demandant quel genre de créature cela pouvait être. Cette chose avait le museau long et pointu ainsi que des oreilles toutes aussi longues et pointues. La chose prit la parole et dit : « Vous m’avez libéré de ce puits en touchant à cette eau, j’exaucerai toutes vos volontés à condition que vous me gardiez et me nourrissiez ». Le bûcheron ouvrit son sac, et le diablotin sauta dedans. Depuis, il ne lâchait plus ce sac en cuir de forme ovale dans lequel la mystérieuse créature était cachée.
Louis Le Nain (1593-1648), Une famille de paysan.
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